Aujourd’hui, force est de constater que nos vies sont « supers actives ».
Nous nous levons en anticipant les tâches de la journée. Nous courons après le temps le matin, nous mangeons rapidement le midi, nous sommes à la recherche de la performance et de la rentabilité l’après-midi. Le soir, nous nous couchons, regrettant de ne pas avoir eu une journée de 26h. C’est rempli d’amertume de ne pas avoir fait ceci ou cela de notre to do list que nous rêvons à la journée du lendemain. Rares sont ceux qui se délectent de la lenteur. Rares sont ceux qui se dégagent du temps pour prendre soin d’eux. Bien souvent, lorsqu’on s’octroie du temps, c’est pour une séance de sport bien énervée afin « d’évacuer » et se sentir « vidé ».
Te reconnais-tu ?
Depuis combien de temps ne t’es tu pas posé ?
Posé à observer ton corps vu de l’intérieur ?
Posé à observer ton souffle, ta respiration ?
Le restorative yoga c’est ça : un temps pour ne rien faire!
(je plaisante)
Un temps surtout pour observer, à l’opposé du vacarme et des tribulations de notre quotidien.
Je ne vais pas te mentir, je ne déroge pas à la règle. J’attends souvent la limite pour réaliser que moi, Maurice, j’ai poussé le bouchon un peu trop loin. Il faut que mon corps se fâche pour que mon esprit percute.
Il faut dire que c’est un exercice super difficile que de se poser et d’observer…. Mais je mesure aussi ô combien j’en ai besoin.
Concrètement, le restorative yoga c’est « ne rien faire » et pourtant dans ce « ne rien faire », c’est là que tout se joue.
Les postures sont tenues 5 à 20 minutes. Parfois plus quand l’élève n’a pas envie de bouger. Le corps est soutenu pas des accessoires pour lui permettre de s’abandonner. Pratiquer sans jugement, sans attente, si ce n’est la satisfaction de sentir les tensions qui s’évacuent et vraiment se laisser aller.
Se laisser aller, c’est accepter de laisser une certaine ouverture au corps, une certaine forme de vulnérabilité loin de l’usage du muscle qui retient et contient.
Se révéler tel que nous sommes avec nos failles, nos tensions, nos forces, nos émotions et nos faiblesses.
Durant une séance de restorative yoga, la méditation est in-corp-orée à une détente profonde et physique de ce dernier.
Je suis d’accord avec toi, la méditation est un grand mot qui fait peur. J’imagine toujours un vieux maître Tao avec une longue barbe blanche assis en tailleur. C’est de la méditation. Mais la méditation (ceci est ma vision) est un moyen de se concentrer et d’être à l’écoute juste ici et à cet instant. C’est une connexion spirituelle ou non. J’aime appeler que c’est un temps de pause au profit de l’introspection. Pour moi, j’y inclue aussi une dimension spirituelle (ce sont mes croyances) en ajoutant que c’est aussi une connexion avec ce qu’il y a au dessus de ma petite tête.
Mais la méditation s’offre à nous dans différentes formes. Elle peut être dans le mouvement ou dans l’immobilité tant que l’objectif est d’être à ce que l’on fait. Le bénéfice est de comprendre, de ressentir et peut-être aussi d’apprendre à nourrir notre mental par autre chose de plus intéressant que notre liste de course. Mais je te l’accorde, c’est un travail, surtout dans la méditation hors mouvement. Et comme tout exercice, cela s’apprend, s’apprivoise et se pratique.
La méditation dans le restorative yoga c’est apprécier ce qui est.
Mais qu’est ce qui est alors ?
Un corps qui apprend à se détendre. Je dis apprendre volontairement car là encore ce n’est pas chose aisée. Là où le restorative yoga prend tout son sens, c’est que l’utilisation de supports soutient cette voie du relâchement.
Briques, coussins, bolster (coussin long qui ressemble à un traversin), chaise, couvertures… Tout cela permet à certaines articulations de se plier légèrement. Sans notion forcément d’étirement (je préfère parler d’ouverture) et surtout sans notion d’usage musculaire. Le corps peut se relâcher et les tensions s’avanouir dans une atmosphère tamisée et douce.
L’usage des accessoires permet également de reproduire des sensations de toucher, de confort, de poids dans le but de calmer le système nerveux de manière quasi immédiate.
Nous recherchons également à créer des inclinaisons du corps favorables à l’écoulement des fluides et à la réduction de la fréquence cardiaque. Le tout pour atteindre un état de relaxation supérieure.
Allez, je t’invite au laisser-aller !
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